Déclaration liminaire FNECFPFO 04 au CDEN 04 premier degré du 8 mars 2016

, par udfo04

Monsieur le Préfet, Monsieur le Directeur académique,

Les jeunes et leurs parents, en particulier les salariés, attendent beaucoup de l’Education nationale en ce qui concerne notamment le développement de l’esprit critique, mais aussi l’acquisition des connaissances, des qualifications et diplômes nationaux .Ils y voient une des clés de l’insertion réussie dans la vie professionnelle avec un vrai travail en CDI et un vrai salaire reconnaissant leurs diplômes et qualifications.

Or, le gouvernement au travers d’un projet de loi de déréglementation et destruction du code du travail et des conventions collectives entendent les priver des droits et garanties légales et contractuelles actuelles au profit du patronat en remettant en cause la hiérarchie des normes.

Face à ce projet de précarisation généralisée, les organisations de jeunesse manifesteront demain 9 mars. FORCE OUVRIERE et sa fédération de l’enseignement FNECFPFO soutiennent les manifestations initiées par ces organisations et exigent avec elles « le retrait du projet de loi de réforme du code du travail ». Pour le même objectif elles préparent avec CGT,FSU, SUD, UNEF, FIFDL, UNL une grève interprofessionnelle le 31 mars.

Concernant la carte scolaire, FORCE OUVRIERE prend acte de la dotation de 5 postes au département. Celle -ci nous semble notoirement insuffisante au regard des besoins :

Le manque de postes de remplaçants est une plaie que nous avons détaillée en CTSD. FO demande l’augmentation du nombre de postes de titulaires remplaçants afin que puissent être assurés les remplacements de congés et d’absences, mais aussi la reconstruction d’une formation continue présentielle en ESPE, ainsi que l’augmentation des décharges des directeurs. Ces derniers sont en effet sollicités par beaucoup de nouvelles tâches. Les décrets école collège et nouveau cyle 3 liaison CM/6°, le projet de décret sur les obligations de service, dont FO demande le retrait, vont encore les alourdir.

La disparition programmée du RASED n’est pas acceptable. Malgré le dévouement des collègues de RASED, les possibilités d’intervention ne correspondent absolument pas aux besoins signalés par les collègues enseignant en classe. Nous avons noté par exemple 60 écoles pour un psychologue, 27 écoles pour un maître E. De plus, il semble que l’enveloppe d’indemnisation des frais kilométriques est insuffisante et que les maîtres E se déplacent dans les écoles en partie à leurs frais. • La suppression du poste d’enseignant spécialisé D du SESSAD va contre la qualité de la prise en charge des enfants Dys ou en situation de handicap. Nous avons pourtant plus que jamais besoin de ce poste, qui fonctionnait uniquement en inclusion dans les écoles, surtout à l’heure de la circulaire du 21 août 2015 sur la scolarisation des enfants en situation de handicap. • La fermeture d’une classe à l’école élémentaire de BARCELONNETTE n’est pas acceptable. Elle est prévue parce que les effectifs seraient insuffisants. Mais ne sont-ils pas insuffisants parce qu’on refuse d’y faire figurer les enfants de l’ULIS, alors qu’ils seront en inclusion dans les classes ? Nous refusons de considérer qu’il y a 111 élèves, alors qu’ils seront au moins 117. Non, l’éducation nationale ne doit pas faire d’économies sur le dos des élèves en situation de handicap et doit tenir compte de l’intégration de ces enfants dans les effectifs d’une école pour la carte scolaire. Il en va de la qualité de leur prise en charge.

La multiplication des écoles urbaines élémentaires et maternelle avec des effectifs à 24, 25, 26, 27 dans des classes à double ou triple niveau n’est pas acceptable. Les conditions d’apprentissage ne peuvent pas y être optimales pour les enfants. Nous revendiquons donc des ouvertures de classe ou de poste pour ces écoles, en particulier à la LUQUECE et en maternelle de STE-TULLE.

FORCE OUVRIERE vous demande le maintien de toutes les écoles à classe uniques et petites écoles rurales défendues par les parents et les élus, ainsi que le maintien des petits collèges si nécessaires au rayonnement de l’Ecole Publique en milieu rural. Ces écoles et collèges sont le garant d’une égalité à l’éducation. Qui nous fera croire que des enfants de 3 ans parcourant en car plus de 60kms par jour sur des routes enneigées n’arrivent pas fatigués en classe ? Qui nous fera croire qu’en faisant plus de route les enfants seront plus attentifs et apprendront mieux leurs leçons ? Pour cette raison, et aussi parce que la maternelle est une priorité affichée par le gouvernement de M. Hollande, nous pensons qu’il faut ouvrir un poste supplémentaire d’enseignant fonctionnaire d’état sur le RPI MELOANS-LE LAUZET pour que le RPI déclaré puisse fonctionner comme toutes les écoles publiques.

La FNECFPFO réitère ici son opposition au projet éducatif départemental que vous nous avez envoyé, aussi bien en ce qui concerne les écoles que les collèges. Les arguments avancés sont empruntés aux députés et ministres du précédent quinquennat et ont déjà causé la perte de suffisamment d’écoles rurales. Nous restons fermement opposés aux regroupements en EPEP, maintenant remis au goût de l’école du socle sous forme d’EPSC par le rapport LELOUP / CARGLIO pour justifier des économies sur le dos des écoles et une tutelle par les collèges.

Les Progrès arrachés par les syndicats, les parents et les élus ont été engloutis par l’austérité qui continue. A quand les 790 élèves de 2 ans scolarisés dans les Alpes de Haute Provence comme au début des années 2000, et pour lesquels il faudrait plusieurs dizaines de postes ? A quand la remise en route d’un RASED dans toutes les écoles, toutes les classes ? A quand le respect des petites écoles rurales dont les élèves avaient des résultats supérieurs aux autres aux évaluations d’entrée en Sixième (quand elles existaient encore) ?